Gabon : L’avocate de Sylvia Bongo convoquée à la DGR, sur fond de tensions judiciaires

L’avocate de Sylvia Bongo Ondimba, l’ancienne première dame du Gabon, Me Gisèle Eyue Bekalé, a été convoquée ce mercredi 9 juillet 2025 dès 8 heures à la Direction générale des recherches (DGR), indique notre confrère de Gabonactu.com de sources concordantes. L’information a été confirmée par des proches de la juriste, qui soulignent toutefois que les motifs de cette convocation restent flous.
Selon ces mêmes sources, la convocation a été transmise directement à son cabinet par des hommes en civil, alimentant ainsi un climat de suspicion. Dans la foulée, des rumeurs évoquant une perquisition dans ses bureaux par des éléments des forces armées ont circulé mardi après-midi. Une source proche du dossier, bien informée, a cependant démenti ces allégations, affirmant qu’aucune intervention de ce type n’a eu lieu.
Cette convocation intervient dans un contexte particulièrement tendu pour l’entourage de Sylvia Bongo Ondimba. Le même jour, le procureur de la République, Bruno Obiang, a annoncé l’arrestation de deux membres de sa famille : Frédéric Haffay (son beau-frère) et Mehdi Haffay (son neveu). Les deux hommes ont été appréhendés pour détention illégale d’armes à feu, de cocaïne, de devises étrangères et de pointes d’ivoire, selon un communiqué officiel.
Depuis Londres, où elle réside actuellement, Sylvia Bongo a dénoncé ces arrestations dans un message jugé critique envers les autorités gabonaises, les accusant de persécuter son entourage.
La convocation de Me Gisèle Eyue Bekalé, dans un moment aussi chargé politiquement et juridiquement, soulève de nombreuses interrogations. Si la justice gabonaise se veut rigoureuse et indépendante, la multiplication d’actes ciblant les proches de l’ex-première dame donne le sentiment d’une stratégie d’étouffement autour d’un clan déjà fragilisé par une série d’affaires. L’absence de communication claire sur les raisons de la convocation de l’avocate renforce l’impression d’un flou judiciaire où l’on peine à distinguer la recherche de la vérité de la démonstration de force.
Dans un État de droit, la transparence des procédures et la protection des droits des avocats piliers de la défense sont essentielles. Si des fautes ont été commises, elles doivent être établies de manière impartiale, sans instrumentalisation de l’appareil judiciaire à des fins politiques. Faute de quoi, la crédibilité des institutions pourrait en ressortir affaiblie.